Certain reconnaitrons a coup sur mais pour les autre dites moi ce que vous en pensez
1
C’était une journée pluvieuse, à Chicago, en cette année 1931. Arno, sorti du taxi qui l’avait emmené de la prison centrale jusqu’au quartier italien. Enfin, il était libre après quatre longues années passées dans une cellule miteuse, délabrée et avec un toit troué qui laissait filtrer l’eau par temps de pluie. Arno marcha longtemps dans la rue principale. Il était vêtu d’un chapeau melon et d’un costume cravate à rayures grise. C’était un homme d’une quarantaine d’années, qui n’était pas bien grand et un peu fort.
Il tourna à droite, dans une petite ruelle sombre et étroite. Arno franchit le seuil de la porte d’un restaurant rouge. Le restaurant était assez modeste : une dizaine de table et trente chaises. L’air de la salle était lourd, malgré la présence de ventilateur. Il se dirigea vers le comptoir du bar. Là se tenait un grand homme maigre, avec les cheveux dégarnis au milieu du crâne. L’homme était en train d’essuyer des verres avec un chiffon sale et troué. Arno s’approcha du vieux barman et lui dit :
-"Barman, un verre de whisky, s’il vous plaît."
L’homme arrêta son essuyage machinal des verres et leva sa tête ridée vers Arno. L’homme le contempla pendant un instant, et émit un sourire radieux, de joie et de surprise à la fois.
"Arno ? Es-ce bien toi ?" demanda timidement le barman.
-"Eh oui après quatre longues années passées en tôle, me revoilà mon petit Luigi."
Luigi s’empressa de sortir du comptoir et embrassa Arno :
"Jamais je n’espérai te revoir, hein ? Petit sacripant."
Le peu de monde dans le restaurant se tourna vers eux. Les spectateurs étaient "Sammy les bras gauches "(il tirait moins bien qu'un homme ayant bu dix verres de whisky), "Massimo le renégat" (il avait autrefois trahis Don Pedro), "Pierrot la castagne" (le Roi de la boxe) et "Léo le killer" (plus de 1000 morts à son compteur). Bien sûr, il y avait Melodyna, la danseuse de cabaret, qui chantait tous les soirs.
Tout le monde se leva pour admirer Arno, tel un héros revenu, ayant traversé les Enfers.
-"Je cours chercher le Boss", s'empressa de dire Sammy.
-"Mais écartez-vous !! cria Pierrot, laissez le s'asseoir. Vous l'étouffez. Luigi, prépare lui un whisky, il en a besoin. Luigi lui prépara son verre et s'empressa de lui donner.
Derrière le comptoir, vers la petite porte grise, apparut Sammy, toujours aussi souriant, puis le patron, grand, imposant, dans son costume de soie noir à rayures grises, les yeux larmoyants. Il était déjà un peu âgé car il avait des cheveux gris, avec des joues pendantes, un gros nez, ainsi que des yeux d'un profond marron. C'était vrai que Don Leoni considérait Arno comme son fils et vice-versa car il l'avait recueilli dans sa famille alors qu'il n'était encore qu'un enfant. Derrière Don Leoni, se postait Giovanni alias le cerveau de la bande. Il était grand, maigre avec des cheveux chatains-clairs, coiffés avec de la laque et de grandes dents pointues. Il avait toujours des lunettes et possédait une blouse blanche de scientifique. En fait, c'est lui qui inventait de nouveaux prototypes (bombes, armes).
Giovanni était suivit par son assistant, Jordano. C'était un grand homme, de corpulence moyenne, avec des cheveux d'or. Il ne parlait pas beaucoup et on ne savait rien de lui. Par contre, il était, lui aussi habillé avec une blouse blanche. Il aidait Giovanni à tester des prototypes.
Don Leoni embrassa son fils et tout le monde s'assit autour d'Arno.
-"Je vois que tout le monde n'est pas là !", dit Arno.
Le parrain intervint :
-"Roberto et Tristano sont allés acheter des armes chez les Russes. Franky, lui est allé s'entraîner au champs de tir.
Roberto était un homme grand et maigre, souvent habillé en costume vert. Il portait des lunettes mais ça ne l'empêchait pas d'être un excellant tireur. Ca spécialité était le Thompson 1928, ainsi que le Colt 1911.
Tristano lui était un petit homme brun toujours en salopette bleue. C'était le mécanicien de la famille. Derrière le restaurant, il possédait un hangar à voiture, où il réparait les autos défectueuses.
-"Raconte nous ton histoire Arno", dit Léo.
-"Ok, je vais cracher le morceau.
Tout à commencé par une belle journée, il y a quatre ans de cela. J’étais en train de faire cuire des pâtes chez moi, quand tout à coup, le téléphone a sonné. C'était Thibaud qui m'appelait. Il me disait de venir le rejoindre car il était sur un gros coup, un trafic d'armes volées. J'ai pris mon Colt dans mon tiroir et ma Bolt dans mon garage, pour aller jusqu'au quai. Quand je suis arrivé là bas, les flics m'attendaient. Il y a eu une course poursuite en ville. Bien sûr, je l'ai finie dans la librairie de la 16ème grande avenue.
Je suis allé en tôle pour perpette. Et devinez qui m'a rendu visite le lendemain ? Thibaud, bien sûr. Il m'a dit, avec son grand sourire, qu'il vous avait dit que la Triade m'avait tué pendant la journée.
-L’ordure, dit Massimo.
Heureusement qu'en tôle je n'étais pas tout seul. Je me suis fait un ami : Delbardo, il a été libéré un mois avant moi et il a promis qu'il m’aiderait. Ce matin, à cinq heures pile, je dormais encore dans ma cellule. D’un seul coup, j’ai entendu un de ces bruits, et le mur de ma cellule était complètement cassé. C’était Delbardo, avec son C4, qui était en train de me libérer. Il m’a conduit jusqu’au square Peterson à coté de la prison et on s’est quitté. Bien sûr, il m’a dit qu’il me contacterait. Après, j’ai pris le taxi jusqu’ici. Voilà ! Et maintenant, je pense rester un bon mois ici parce que les flics sont à ma recherche.
-T’inquiète pas dit Don Leoni, on a une chambre d’amis ici. On pourra t'héberger.
-Merci, c'est sympa de ta part, Boss, dit Arno. Au fait, vous n’auriez pas vu Thibaud ? Car on a quelque petites affaires à régler lui et moi : si vous voyez ce que je veux dire.
-Pas vu depuis trois mois; dit Pierrot. Il a sûrement dû partir avec la Triade.
-Oui, d'accord renchérit Arno. Bon on fera les recherches une autre fois. J'ai envie de dormir, la journée a été longue."
En effet, la nuit était déjà tombée. Les quelques clients qui étaient là il y a deux heures à peine, avaient disparu. Arno montait l'escalier situé derrière les cuisines. Il était raide, sombre et des tableaux de Michel-Ange étaient accrochés au mur. L'homme ouvrit la porte délabrée en haut des escaliers, et se trouva dans une petite pièce avec un lit, une petite commode et une fenêtre avec une sur la rue sombre. La salle de bain comprenait, un cabinet, un lavabo et une baignoire. Autant dire que l'habitat était très précaire Mais c'est là que Arno passerait un moment de sa vie.
Il déposa ses affaires et se dirigea directement vers son lit et s'allongea. Il était dans une grande salle où la lumière filtrait à peine à travers les fines vitres. Il était assit sur une chaise et devant lui, se trouvait un homme grand, massif qui tenait un revolver. On ne pouvait voir son visage, car il était caché par l'ombre. L'homme s'avança d'un pas : c'était Thibaud.
Arno eut à peine le temps d'entendre un rire grave sortir de la bouche du gaillard que l'homme lui tirai déjà dessus. Arno se réveilla avec sursaut, en sueur, dans sa chambre. Il était couché par terre car il avait dû tomber dans son sommeil.
Arno s'approcha de la fenêtre. Il l'ouvrit, prit une cigarette et l'alluma. Dans la rue sombre, des chats étaient en train de se battre pour un reste de poisson. Arno les regardaient d'un air évasif. Il pensait encore à Thibaud qui lui avait pris quatre ans de sa vie. Il ne comprenait pas pourquoi lui, autrefois, son meilleur ami, l'avait trahi du jour au lendemain. Ils avaient pourtant fait les quatre cent coups ensemble.
Il écrasa sa cigarette contre le rebord de la fenêtre avec un air sec. La vengeance allait bientôt commencer.
2
Un matin de Février 1932, le patron invita toute la famille à le rejoindre, dans la salle de détente du restaurant, ou plutôt dans la salle de réunion. La salle n'était pas très spacieuse : il n'y avait qu'une table et des chaises en velours. Tous les fumeurs finissaient leur dernière cigarette quand le patron entra et fit claquer la porte. Il portait dans ses mains un petit papier jaune, vieillit par le temps. Tout le monde écrasa sa cigarette dans le cendrier et s'assit. On n’entendait pas un bruit. Seul le ventilateur faisait un peu de bruit. Roberto, dit Jo la gâchette osa parler :
-"Qu'est ce qu'on fait ici au juste patron ?
-J'allais justement te le dire, répondit Don Leoni. Je vous ai tous appelés car nous traversons une crise grave, messieurs."
Le boss déplia son papier jaune. Une carte de Chicago y était imprimée.
-"Don Pedro et Don Michele se partagent le coté Est de la ville, dont les Quais. Nous ne recevons donc plus de marchandises par bateaux.
Ceci est une perte essentielle dans nos affaires. La Triade contrôle quand à elle le Nord de la ville. Il ne nous reste donc plus qu'une usine d'armement, une usine de charcuterie avec son abattoir, et enfin notre quartier, ici, avec le restaurant.
-Et qui contrôle l'Ouest et le Sud de la ville ? S'interrogea Léo
-C'est la police, répondit Pierrot. On est coincé au milieu de trois grandes organisations. On est fait comme des rats.
-Mais non, dit Luigi, Don Leoni a de la ressource.
En effet, dit le boss, on va reprendre un par un tous ces quartiers. On va commencer par la Triade chinoise. Il faut leur faire comprendre qu'on est de retour."
Tout le monde se leva et applaudit le patron.
Cinq minutes après la réunion, tout le monde se retrouva dans la petite cour, à l'arrière du restaurant, où se trouvait le garage de Tristano. Il y avait trois voitures garées sur le parking : c'était toutes des Bolt. Il y en avait une bleue, une marron et une noire. Pierrot arriva dans la cour avec une grosse caisse de bois dans les bras. Sur le côté de la caisse, il y avait un logo d'une bouteille de whisky. Il la déposa aux pieds de Don Leoni
-"Qu'est ce que tu fous Pierrot, cria le patron. Ce n’est pas encore l'heure de l'apéritif !
-Mais non patron, dit Pierrot, ouvrez la caisse et vous verrez."
Le boss ouvrit la caisse. Ce n'était pas du whisky, qu'il y avait à l'intérieur, mais des Thompson 1928 pour tout le monde.
Jo se servit en premier. Vu sa tête souriante, quand il prit son arme, il aimait son travail.
Le parrain prit tranquillement son arme en dernier. Il avait un cigare dans la bouche et fumait à plein poumon.
-"Je ne sais pas si c'est très puissant, dit Giovanni.
-Regarde, si c'est pas puissant Giovanni, répondit le Jo avec dédain."
Il pointa son fusil vers un immeuble abandonné. Là, dans les escaliers de secours métalliques, nichaient trois sans-abri. Le tireur les visa et tira une bonne rafale sur eux. Du sang gicla partout sur le mur. On pouvait distinguer deux corps à moitié déchiquetés, gisant sur le sol. Le dernier clochard était assit et hurlait à la mort. Il avait la jambe toute en sang, ainsi que son bras gauche. Léo sortit son arme et tira sur le SDF encore vivant. Sa boite crânienne explosa : un mélange de cerveau et de sang en sortit. Ah mon Dieu, il avait eut son compte.
Après ce petit entraînement, tout le monde s'installa dans les voitures.
Le trajet jusqu'à Chinatown fut long. C'était un jour de malchance. Il pleuvait des cordes comme on n’en avait jamais vu. Pas une seule personne n'avait mise le nez dehors. Sammy n'avait pas arrêté de vomir partout sur la moquette de la banquette arrière et, de plus Pierrot n'avait pas eut son quatre heures alors il était furieux. Enfin, quand les voitures arrivèrent à l'extrémité Nord du portail de Chinatown, elles s’arrêtèrent. Tout le monde sortit des voitures et alla se mettre en rond autour du parrain, tel un coach remontant le moral de ses joueurs de rugby.
-"Bon, comme il pleut pas mal, ce que je dois vous dire ne sera pas long, précisa Don Leoni. Alors, on fait comme d'habitude. Le conducteur conduit à grande vitesse dans la rue. Quant aux autres, ils ouvrent leurs fenêtres et ils canardent. Mais une seule règle s'impose ; Essayez d'éviter les femmes et les enfants.
-OK, Boss, dirent toute la troupe."
Tout le monde monta dans la voiture, excités comme si une course de rallye automobile allait commencer. Bien sûr, Don Leoni était devant accompagné de Arno, Pierrot et Giovanni. Ensuite, la voiture conduite par Tristano, avec Jordano et Léo. Enfin, l'ultime voiture où Massimo conduisait. Il y avait seulement Roberto et Sammy avec lui. Ca y est, les voitures etaient lancées dans l'avenue principale des quartiers chinois.
3
Le lendemain matin, à huit heures, un homme avec une veste et un chapeau gris, se dirigea vers le commissariat de centre-ville.
Quand il entra tout le monde le salua. Apparemment, il était connu. Quand il eut passé les bureaux des secrétaires, il tourna à gauche dans le petit couloir et ensuite il entre dans la pièce au fond où était écrit « Norman Smith, Inspecteur ». Il déposa sa veste ainsi que son chapeau sur le portemanteau. Il s’assit sur la chaise de son bureau et commença à taper un rapport sur sa machine à écrire. Des pas bruyants se firent entendre dans le couloir. Puis l’ombre d’un homme massif apparut et s’arrêta devant la porte de l’inspecteur. L’homme entra dans la pièce. Il était grand et costaud, avec une petite moustache noire. Il avait un porte arme avec un colt à l’intérieur.
-"Deux cents, Norman, dit l’homme.
-Deux cent quoi, commissaire, intervint l’inspecteur."
Le commissaire déposa un journal sur le bureau de Smith
-"Deux cent morts à Chinatown. Une vraie boucherie.
-Et on connaît le forcené qui a fait cette boucherie ?
-Vous voulez dire les forcenés. Des témoins ont vu trois voitures, des Bolt, une bleue, une marron, et une noire.
Ils ont enlevés les plaques d’immatriculation et ça nous a tout droit mené chez le restaurant de Don Leoni, un vieux mafioso qui perd la boule, mais qu’on à jamais réussi a coincer. Et j’ai décidé de vous mettre sur cette enquête.
-Mais je n’ai pas encore fini mon dernier rapport. Demandez plutôt à Harry, il est libre.
-Harry n’est plus libre Norman. Je l’ai envoyé chez le trafiquant d’armes. Et ce que je vous demande n’est pas un conseil, c’est un ordre, merde.
-J’y vais sur le champs commissaire."
Smith se leva brusquement de sa chaise, prit son manteau et son chapeau, et se précipita vers la sortie en laissant le commissaire derrière lui.
Pendant ce temps là, tout marchait très bien au restaurant du Parrain quand dans la cuisine, on entendit brayer au dehors. Arno, Sammy et Jo étaient entrain d’éplucher des patates, quand soudain le Boss fit irruption dans la pièce.
-"Je savait bien que ça avait merdé quelque par, cria Don Leoni."
Il jeta sur la table de la cuisine, un journal tout chiffonné.
Arno prit le journal et l’ouvrit à la page du jour et émit un bruit sourd. Jo et Sammy accoururent vers lui pour lire les nouvelles fraîches.
-"On à été rôdé, dit Jo
-Oh oui on à été rôdé, grogna le patron.
Maintenant, ils vont ramener un flic pour trouver des preuves."
Au même moment, Francky entra dans la cuisine et se dirigea vers Leoni. Il s’abaissa et lui chuchota à l’oreille :
-"Quelqu’un est au comptoir, il demande un certain Nono. Je le descends ? "
Le Parrain se tourna vers les éplucheurs et demanda :
-"Vous savez qui est Nono ? "
Arno se leva à une vitesse inimaginable.
-"Bien sûr que je le connais Boss. Eh Francky, tu sais qui me veut ?
-Ouais, c’est un dénommé Delbardo."
La triste mine d'Arno commença à s'effacer. On pu voir un large sourire se dessiner sur son visage.
Arno s'empressa de sortir de la cuisine car éplucher des patates n'était pas son fort. Arno et Delbardo se serrèrent dans les bras comme de vieux frères.
-"Come vai Delbardo ? S'exclama Arno en Italien.
-Bene, Bene, lui répondit Delbardo. Sono passato al bar perché cercho dell avaro.
-Donc tu as repensé à ce que je t'ai dit. Tu sais que l'on cherche toujours de la main d'œuvre ici."
Delbardo sortit un petit livre noir intitulé "Comment devenir un mafieux" et le déposa sur le comptoir.
-"Ca fait deux jours ou trois que j'étudie ce bouquin.
-Tu sais que si tu veux apprendre à devenir un mafieux, ce n'est pas en lisant un bouquin de merde, mais c'est en le faisant avec ton cœur ! Attend deux secondes ici, je vais demander si tu peux être de la partie."
Trente secondes plus tard, Arno revint, fier.
-"Hé ben, maintenant, tu es un membre honoraire de la famille. Viens, je t'emmène pour ta première mission. On va couler quelques voitures dans le quai."
Quand Jo, Sammy, Delbardo et Arno furent partis, une voiture se pointa devant le restaurant. Un homme en sortit et entra. Il se dirigea vers le comptoir et s'assit sur les grandes chaises. Luigi se pointa avec son chiffon et lui demanda :
-"Qu'est-ce que je peux faire pour vous Monsieur ?
-Je veux voir ton Patron, guignolo, dit l'homme."
Luigi sortit du bar en regardant l'homme avec un regard féroce et se dirigea dans les cuisines. Deux minutes plus tard, le Parrain en sortit et se posa sur la chaise à coté de l'homme.
-"Comment allez-vous inspecteur, s'exclama Don Leoni. Ca fait un baye que l'on ne vous a pas vu ici ! Vous prendrez bien un Whisky ? Une Bière ?
-De un je veux une bien Bière, dit Smith, et de deux ne me tape pas la cosette comme si j'étais ton ami.
Je viens ici pour une enquête et cette fois, je compte bien te coincer toi et tes potes.
-Oh vous me fendez le cœur, inspecteur, s'indigna Don Leoni. De quoi vous m'accusez encore ? Viol ? Meurtre ?
-Exactement, meurtre sur les chinois, hier à Chinatown, allez rafraîchi-toi la mémoire.
-Hier, j'ai fait une partie de poker avec la bande à Jean-Claude. Tu peux aller lui demander, il te dira que j'ai raison.
-J'irai faire une petite visite chez lui mais pour l'instant, je vais fouiller ton restaurant."
Smith sortit son mandat et la posa sur le comptoir.
-"Je vais commencer par ton bureau juste pour te faire chier.
-Allez-y, la porte est grande ouverte !"
Pendant ce temps là, Arno et sa petite bande conduisaient en direction des quais. Jo menait le cortège dans la voiture marron. Ensuite suivait Sammy avec la voiture bleue. Et derrière traînait Arno, accompagné de Delbardo dans la voiture noire.
-"Pourquoi t'es pas venu plus tôt, demanda Arno à son passager
-En fait j'avais quelques problèmes avec les flics. Il savent que t'es plus dangereux que moi alors quand on s'est évadés, ils ont préférés me suivre. C'était chiant, je n'avais pas une minute à moi, chaque jour, je changeais de piaule et je ne te raconte pas les courses poursuites.
-Le principal, c'est que tu sois là. Maintenant tu n'auras plus d'emmerdes avec les flics, la mafia c'est comme un sanctuaire, les poulets ont peur. Avant d'arriver aux quais, les mafieux doivent traverser un ancien entrepôt avec un chemin de fer désaffecté."
Jo passa la voie sans problème mais quand Sammy passa, un train lancé à grande vitesse fonça dans la voiture. La Bolt fut projetée 50 mètres plus loin. Arno freina avec rapidité.
-"C'est quoi ce bordel, dit Delbardo !
Quelques hommes, en embuscade, cachés derrière la cabine où l'on abaisse les barrières, sortirent avec des colts. Arno mit la voiture en travers et fit sortir Delbardo de son côté. Ils étaient bloqués par les hommes armés.
Jo sortit de sa voiture et se cacha derrière des barils d'essences. Avec son pistolets, il dégoma le premier homme, puis le second et enfin le dernier.
Les bruits de coup de feu s'arrêtèrent. Jo s'empressa d'aller vers Arno et Delberdo pour voir si tout allait bien. Delbardo était alongé par terre et une petite flaque de sang pourpre coulait à terre.
Arno se leva et Jo lui demanda:
-"Il a quoi Delbardo ?
-Il c'est pris une balle dans le cul mais c'est pas grave, tout le monde est vivant."
D'un seul coup, Arno tomba à genou en voyant au loin la voiture de Sammy en flamme.
Ils ne pouvaient plus rien pour lui. C'était finit.
Arno se releva avec les larmes au yeux et se dirigea vers un des adversaire qui n'était en réalité que bléssé.
Arno sortit son colt et le pointa en direction de l'invalide.
-"Qui t'emploie, demanda Arno avec rage."
L'homme se tourna vers Arno et bagaya ces quelque mots : "Don Pedro".
Des corbeaux étaient en train de picorer des bouts de pain a une centaine de mètres d'où était Arno. On entendit une détonation, et les oiseaux s'envolèrent.
De la fumée sortait du colt d'Arno et l'homme en noir était au sol, avec du sang autour de lui et un trou sur le front.
4
Pendant ce temps, chez Don Leoni, Smith fouillait le bureau du parrain quand il découvrit des documents forts intéressants :
-"Ah ça y est ! je les ais !cria Norman."
Il se retourna vers le mafieux et lui mit les papiers sous le nez.
-"Je le savais bien que les voitures vous appartenaient"
Don Leoni sortit un colt et le colla sur la tempe de l'inspecteur.
-"C'est bien d'avoir trouvé les documents mais maintenant, le plus dur reste à faire, dit le parrain."
Un rire sinistre lui sortit de la bouche
-"Sortir du restaurant vivant !"
L'inspecteur Smith devint tout pâle et une goutte de sueur coula le long de son visage.
-"Mais je ne suis pas bête et je vais te laisser la vie sauve. Je sais très bien que si tu n'es pas rentré ce soir, je vais avoir les flics au cul jusqu'à la fin de mes jours. Cependant, je ne peux pas te laisser partir comme ça.
Nous avons des moyens très persuasifs pour éviter que tu mentionnes mon nom dans tes rapports."
Le parrain fit signe à Norman de s'asseoir et deux grands gars costauds se mirent derrière lui. Don Leoni s'assit sur sa chaise de bureau et s'expliqua à l'inspecteur :
-"Tu n'aimerais sans doute pas que ta famille soit impliquée dans cette malencontreuse histoire."
Smith comprit vite et essaya de se jeter sur le parrain mais les gorilles le rattrapèrent et le remirent en place. Le policier se contenta donc d'injurier le mafieux
-"Espèce de salaud ! Ne touche pas à ma femme et mon fils !
-Ah ! Une femme et un fils, comme c'est beau."
Mais il redevient sérieux :
-"Ecoute, si tu ferme ton claque-merde, il ne leur arrivera rien mais si tu parle…"
Don Leoni fit un geste avec son pouce sur son cou
-"…Couic !! Tu deviens veuf et sans enfant."
On sentit la colère bouillonner dans l'inspecteur. Si les deux grands gaillards n'avaient pas été là, il y aurait eut un mort dans la pièce.
Don Leoni invita l'inspecteur à manger une pizza.
5
Une heure après, la nuit tombée, Arno poussa la porte du restaurant. Avec Jo, il aidait Delbardo à marcher. Don Leoni s'avança vers eux et s'inquiéta :
-"Où est Sammy ? Où est mon petit ?"
Arno lui tendit un collier ayant appartenu au mort et dit :
-"On à rien pu faire. Sammy s'est fait broyer par le train de Don Pedro."
Affaibli par cette triste nouvelle, le patriarche s'assit sur une chaise.
-"Ils n'avaient pas le droit de faire ça ! Sammy était trop jeune ! Pourquoi tant de haine !?
-Eh moi, je me suis pris une balle dans le cul ! dit Delbardo."
Jo s'approcha de l'oreille de Delbardo et lui chuchota :
-"Ta gueule ! Je ne crois pas que ce soit le moment de parler de ça."
Arno prit une chaise et s'assit en face du Parrain.
-"Je pense qu'il y a une taupe dans la famille boss.
-Tu…tu crois ? dit Don Léoni choqué.
-Don Pedro nous a eut par surprise. Seul la famille savait qu'on devait passer par l'entrepôt désaffecté."
Une heure après cette petite discussion, Arno monta dans sa chambre. Il s'assaya sur son lit et commença à fondre en larme.
Il aurait voulu, d'un claquement de doigts, que toute cette histoire s'arrête, qu'il reprenne sa vie à zéro. Il se sentait comme un raté, un ennemi de la société, un intrus qui ne devrait pas exister. Il aurait aimé avoir un métier honnête, une femme, des enfants et non pas une bande de tirailleur.
Mais au fond de lui même, il savait qu'il devait allégeance au parrain, car il l'avait recueillit alors qu'il errait seul, dans les rues, à douze ans.
Il savait aussi que l'on ne sortait pas de la mafia aussi facilement.